Je n’aime pas passer beaucoup de temps au téléphone, mais je peux pourtant passer des heures à parler avec une amie qui m’est très chère et qui vit au Canada. Les heures défilent et la conversation est toujours passionnante et pleine de rebondissements. Nous ne partageons pas le même avis sur bon nombre de sujets et ce sont ces débats là qui rendent la discussion incroyable.
A l’occasion d’un choix malheureux que je venais de faire et qui me causait beaucoup de plus de peine que de soulagement, contrairement à ce que je pensais, elle m’a dit une phrase qui m’a troublée: « la femme a inventé l’amour pour emprisonner l’homme ».
Cette citation ne serait pas d’elle mais d’un penseur. Je l’ai cherchée je n’ai pas trouvé son auteur. Simplement une citation de Jean-Jacques qui commence pareillement mais a pour objet le prétexte de l’amour pour dominer le genre masculin. Toute une autre affaire donc.
Néanmoins la phrase de mon amie m’a troublée. Alors que je conçois l’amour comme une révélation, comme un sentiment qui ouvre au don de soi et au partage, comment est-il possible de l’assimiler à une incarcération? La prison ramène à une notion de faute commise. A une peine infligée que l’on doit purger pour se racheter…
La faute commise par l’homme serait-elle d’avoir allumé une étincelle dans le cœur de la femme? Mais voilà alors que le mot « inventé » me pose problème. Induirait-il alors qu’il y a une ruse. Une arrière-pensée dans l’esprit de la femme qui corrompt donc la relation. Ce ne serait pas nouveau évidemment.
A force de me poser des questions et de retourner tout ça dans ma tête, j’ai oublié mes préoccupations premières. Ça sert à ça les amis, vous faire oublier vos problèmes et vous rapprocher vers des questions plus essentielles… ou pas.
Quand j’ai raccroché, j’ai décidé pour ma part de ne pas me laisser emprisonner par la culpabilité. De toute façon je n’aime pas culpabiliser. Je me suis promis de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler ou plutôt de ne pas céder à l’impulsivité en envoyant des messages aux conséquences assez alternatives… Et puis je ne suis pas un geôlier ;).