Cahier nomade – Abdourahman Waberi

Ouvrir ce cahier nomade, c’est plonger dans un univers composé de treize textes plein de poésie où se mêlent souvenirs de l’auteur, nostalgie de sa ville natale, Djibouti, et lucidité quand il s’agit de poser un regard critique sur son pays qu’il représente comme un naufragé. Un corps à la dérive. Il porte un regard qui s’attarde sur la politique mais aussi sur la vie désenchantée d’une population qui voit son destin brisé.

Waberi donne la parole à tous, et évoque toutes les souffrances. Notamment celles des femmes dans « une affaire à suivre » en dévoilant le poids qu’elles portent en raison de leur sexe et comment elles sont captives d’un corps qui semble ne pas leur appartenir. Un corps qu’on contrôle au nom de la tradition et dont elles sont captives.

J’ai eu un coup de cœur pour le style de l’auteur qui est poétique mais aussi pour la profondeur des personnages et des sujets abordés.

“𝚁é𝚙𝚘𝚗𝚍𝚛𝚎 à 𝚕𝚊 𝚚𝚞𝚎𝚜𝚝𝚒𝚘𝚗: «𝚀𝚞𝚒 𝚜𝚞𝚒𝚜-𝚓𝚎?», 𝚌’𝚎𝚜𝚝 𝚜𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚛𝚎 𝙳𝚒𝚎𝚞, 𝚜𝚘𝚛𝚝𝚒𝚛 𝚍𝚎 𝚕’𝚎𝚗𝚏𝚊𝚗𝚌𝚎, 𝚖𝚊𝚗𝚒𝚎𝚛 𝚍𝚎𝚜 𝚚𝚞𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎𝚛𝚜 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜. 𝙿𝚘𝚞𝚛𝚝𝚊𝚗𝚝, 𝚕𝚎 𝚜𝚊𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚒𝚍𝚒 𝚝𝚘𝚖𝚋𝚎 𝚜𝚞𝚛 𝚗𝚘𝚜 𝚝ê𝚝𝚎𝚜 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 à 𝚕’𝚊𝚌𝚌𝚘𝚞𝚝𝚞𝚖é𝚎 𝚌𝚊𝚛 𝚕𝚎 𝚜𝚘𝚕𝚎𝚒𝚕 𝚖è𝚗𝚎 𝚐𝚛𝚊𝚗𝚍 𝚋𝚊𝚕 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎 𝚌𝚒𝚎𝚕. 𝙸𝚌𝚒, 𝚕𝚊 𝚟𝚒𝚎 𝚗’𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚞𝚗 𝚋𝚊𝚝𝚎𝚊𝚞 𝚒𝚟𝚛𝚎. 𝙾𝚗 𝚌𝚛𝚘𝚒𝚜𝚎 𝚍𝚎𝚜 𝚜𝚎𝚖𝚎𝚞𝚛𝚜 𝚍𝚎 𝚗𝚞𝚊𝚐𝚎𝚜, 𝚍𝚎𝚜 𝚍𝚘𝚖𝚙𝚝𝚎𝚞𝚛𝚜 𝚍𝚎 𝚟𝚎𝚛𝚋𝚎, 𝚍𝚎𝚜 𝚟𝚘𝚒𝚡 𝚛𝚘𝚋𝚘𝚝𝚒𝚚𝚞𝚎𝚜, 𝚍𝚎𝚜 𝚏𝚛𝚊𝚐𝚖𝚎𝚗𝚝𝚜 𝚍𝚎 𝚛ê𝚟𝚎, 𝚍𝚎𝚜 𝚏𝚞𝚗𝚊𝚖𝚋𝚞𝚕𝚎𝚜 𝚍𝚞 𝚋𝚒𝚝𝚞𝚖𝚎 𝚎𝚝 𝚍𝚎𝚜 𝚛𝚎𝚍𝚛𝚎𝚜𝚜𝚎𝚞𝚛𝚜 𝚍’𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎. 𝙳𝚎 𝚝𝚎𝚖𝚙𝚜 à 𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎, 𝚞𝚗 𝚋𝚛𝚞𝚒𝚝 𝚜𝚞𝚜𝚙𝚎𝚌𝚝 𝚝𝚘𝚞𝚒𝚕𝚕𝚎 𝚕’𝚘𝚛𝚎𝚒𝚕𝚕𝚎, 𝚜𝚘𝚗𝚝-𝚌𝚎 𝚍𝚎𝚜 𝚙𝚗𝚎𝚞𝚜 𝚐𝚛𝚒𝚗ç𝚊𝚗𝚝 𝚜𝚞𝚛 𝚕𝚊 𝚛𝚘𝚞𝚝𝚎 (𝚙𝚊𝚛𝚍𝚘𝚗, 𝚍𝚎 𝚛𝚘𝚞𝚝𝚎 𝚒𝚕 𝚗’𝚢 𝚊 𝚙𝚘𝚒𝚗𝚝 𝚜𝚒𝚗𝚘𝚗 𝚎𝚗 𝚒𝚖𝚊𝚐𝚒𝚗𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗)? 𝙾𝚗 𝚖𝚞𝚛𝚖𝚞𝚛𝚎 𝚞𝚗 𝚍𝚘𝚞𝚡 𝚏𝚒𝚕𝚎𝚝 𝚖𝚞𝚜𝚒𝚌𝚊𝚕, 𝚖𝚘𝚒𝚝𝚒é 𝚍𝚒𝚟𝚒𝚗 𝚖𝚘𝚒𝚝𝚒é 𝚚𝚞𝚘𝚝𝚒𝚍𝚒𝚎𝚗.” Extrait du livre, p.109


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