La première question que je me suis posée, quand j’ai pris la décision de quitter Paris et de revenir m’installer à Abidjan, a été en rapport avec mes livres. J’avais dans mon salon une grande bibliothèque sur les étagères de laquelle j’avais entassé plus d’une centaine livres, essentiellement au format de poche car ils sont meilleur marché et plus facile à emporter que les autres.
Mais, ces livres que j’avais sous les yeux ne représentaient qu’une petite partie de la collection de livres que je m’étais constituée au fil des années.
J’en avais rangé un peu partout, selon l’intérêt qu’ils représentaient pour moi et surtout j’avais classé ceux qui me donnaient une envie pressante de les dévorer dans ma chambre au chevet de mon lit. Une magnifique pile donc.
Pour ceux qui se demandent comment j’ai réussi à acquérir autant de livres, je révèle à nouveau (car je l’avais déjà exposé dans un billet précédent) que je suis une acheteuse compulsive de livres. J’évite ainsi soigneusement la tentation en allant dans une librairie que si ce que je désire acheter n’est disponible qu’en rayon et que je ne peux pas commander en ligne.
Ensuite, j’ai une chance incroyable ! J’ai souvent entendu parler de la loi de l’attraction et je dois avouer que pour les livres et moi ça fonctionne réellement. Hélas, pas encore pour le prince charmant, mais sait-on jamais il finira certainement par se montrer. J’ai eu des voisins de palier, certainement des « bibliophages » repentis, qui, environ chaque trimestre déposaient près des boîtes aux lettres des piles de livres dont ils voulaient se débarrasser. Nous n’avions pas vraiment les mêmes goûts, mais à chaque fois je découvrais un ou deux ouvrages qui attisaient ma curiosité et je les emportais avec moi.
Déposer ses livres dans les parties communes d’un immeuble afin de les donner n’est d’ailleurs pas exceptionnel. En allant chez des amis j’ai trouvé des romans fascinants au pied de leur immeuble. Et même plus d’une fois, dans la rue, sur un banc j’ai croisé une pile de livres en très bon état qui m’attendaient.
Ainsi, se sont alourdies mes étagères et se sont blanchi mes nuits. À mon plus grand plaisir. Mais, il a fallu au moment du départ trouver une solution de transport économique pour qu’ils me suivent en Côte d’Ivoire. Il a fallu surtout qu’on me persuade qu’ils ne se perdraient pas pendant le voyage dans un conteneur et que je les retrouverais en bon état.
Je suis une femme frileuse, j’en ai donc fait venir qu’une partie et j’ai laissé les autres bien au chaud mais seuls, dans un appartement où je ne fais plus désormais que passer.
Je ne sais pas si les livres se sentent seuls, pour ma part lorsque je n’ai pas a portée de main ceux qui m’ont le plus édifiée, je suis un peu sans repères. Il y a des romans dont j’aime relire certains passages quand j’ai le spleen car ils estompent ma mélancolie. D’autres que je relis quand j’ai envie d’ajouter plus de légèreté et de joie dans mon quotidien (verre cassé de Mabanckou fait bien l’affaire par exemple) ou encore certains, parés de post-ils multicolores qui me boostent quand je suis lasse.
Mes livres et moi, c’est toute une histoire.
< Dans le cadre de la rencontre du 14 septembre qui a lieu à la Rotonde des Arts à 18 heures, je propose une dizaine de livres qui m’appartiennent pour un échange avec les participants qui souhaitent troquer des livres contre d’autres. Ceci n’est absolument pas obligatoire, mais permet de découvrir de nouveaux livres sans avoir à débourser un sou.
J’ai aussi eu une pensée les bibliophiles. Les 10 premiers inscrits ont ainsi remporté un livre !
Enfin, je crois qu’on s’enrichit toujours en participant à une rencontre autour du livre. Les échanges sont vecteurs d’écoute et de partage. Et des débats, celui qui a su écouter en sort nécessairement grandi.>
Si vous voulez venir, il est possible de vous inscrire jusque le jour même de l’événement, alors n’hésitez pas : lesmotsdombre@gmail.com ou sur la page facebook de Essie Kelly
- Essie Kelly - 