Ce titre a de quoi faire sourire et pourtant je pense que beaucoup comme moi ont déjà entendu cette rumeur. Une rumeur aussi farfelue que drôle voulant que certaines personnes rien qu’en vous frôlant étaient capables de dérober votre sexe. En 1975 au Nigeria, deux hommes sont arrêtés par la police suite à une altercation, l’un accusant l’autre de lui avoir volé son sexe.
Dans les années qui suivent, la rumeur comme quoi des hommes volant les sexes de leurs congénères se propage telle une épidémie dans plusieurs pays d’Afrique: Cameroun, Togo, Côte d’Ivoire, Mali, Niger…Et les suspects sont passés à tabac. Le livre à n’en point douter s’est inspiré de ces célèbres faits divers.
Dans ce roman policier qui se passe à Libreville, la capitale est en ébullition. Trois jeunes traînent dans le quartier d’Akébé 2 en enchaînant des cigarettes et écoutant du rap assis au bord de la route quand un accident vient les sortir de leur torpeur. Au lieu de porter assistance au chauffeur du véhicule, ils s’intéressent plutôt à une mallette posée sur le siège arrière dont le contenu pourrait les rendre très riches. En plus d’une somme d’argent, elle contient des photos compromettantes pour le Président de la République qui appartiendrait à la franc-maçonnerie et que les trois garçons comptent bien vendre au plus offrant. Dans les matitis (bidonvilles) tout le monde se débrouille en faisant des magouilles. Et c’est pour se sortir de là que trois garçons déterminés et armés jusqu’aux dents décident de s’attaquer violemment à un directeur le jour où il doit verser le salaire mensuel des ouvriers de son usine. Hélas pour eux les choses tournent mal. Tout tourne mal à Libreville dans ce polar. On ne peut plus compter sur l’assistance de ses compatriotes, ni serrer la main de ceux que l’on croise sans se retrouver déposséder de ses bijoux de famille. Et ce n’est pas en mettant sur ces enquêtes des policiers avides et corrompus que les choses vont s’améliorer. Il apparaît clair qu’il ne faut faire confiance à personne dans ce monde infecté de crapules où chacun cherche à profiter du système.