Que son art séduise ou dérange, l’objectif de l’artiste est de ne pas laisser le spectateur indifférent et de le bouleverser afin de susciter en lui une réaction dont il ignore pourtant quelle en sera la nature.
Un artiste est un homme qui prend le risque d’être critiqué, admiré ou détesté. Mais peu lui importe au fond car l’expression de son art est la révélation de son moi intérieur, un aveu de sa propre perception du monde qui l’entoure.
L’exposition « Awoulaba » regroupe plusieurs histoires que l’artiste Yak raconte par le biais de sculptures faites dans une matière légère dont lui seul a le secret. Yak retranscrit à travers ses oeuvres les moeurs d’une société en pleine mutation, où tradition flirte avec modernité non sans heurts et non sans sombrer parfois dans la déviance et la dépravation. Certaines de ses oeuvres peuvent choquer, certes, mais il fait preuve d’une sincérité sans égal qui caractérise son style.
Franc et direct, Yak aborde les grands thèmes de la vie sans fards, parfois crûment mais toujours sincèrement.
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Biographie
Yao Komenan Robert dit YAK est né en 1963 à Agboville. Professeur titulaire aux Beaux Arts de Bingerville, il est aussi professeur vacataire aux Beaux Arts d’Abidjan. Artiste talentueux, il débute sa carrière en tant qu’artiste peintre avant de se consacrer entièrement à la sculpture.
Ce qui intéresse avant tout Yak, c’est l’homme qu’il considère comme la porte de tous les mystères. Et afin de percer ce mystère, il le dépouille de ses artifices, le met à nu. Si le thème de la femme lui a toujours hanté l’esprit, il a pourtant fait le choix d’explorer d’autres univers. Chez la femme, il aime la beauté et la poésie qu’elles inspirent, il a adule la femme « awoulaba » mais apprécie aussi toutes les femmes car chacune est particulière et séduisante à sa façon.
Fuyant la monotonie que pourrait installer un thème qu’il a beaucoup chéri, Yak a décidé de laisser libre cours à son imagination pour toucher à d’autres univers tels que l’érotisme, ce qui lui permet de traiter la sexualité sous toutes ses formes.
« Je ne cherche pas mais je trouve » a dit Pablo Picaso. Cette phrase a guidé l’artiste Yak dans sa quête de trouver un matériau plus aisé à utiliser en sculpture. Les propriétés des matériaux couramment utilisés en matière de sculpture tels que le plâtre, le bois ou encore la pierre ne répondaient pas au niveau d’exigence artistique qu’il s’était fixé. En découvrant le MATYAK, il découvre la solution à tous les problèmes plastiques qu’il rencontrait auparavant. Yak estime d’ailleurs que ce matériau s’est révélé à lui. Solide et léger à la fois, la sculpture en Matyak peut désormais être déplacée aiment comme s’il eut s’agit d’une toile de peinture.
Yak se laisse posséder par ses oeuvres et c’est en cela que réside leur force.
« L’on pourrait dire, après avoir vu mes oeuvres, que je suis provocateur. Mais je refuse de voiler ou encore de déguiser mes pensées. Je braque mon microscope sur la société afin de révéler ce que l’homme a de plus mystérieux sans tabous. »